Le manque de skatepark couvert à Paris Pierre André en parle dans la presse

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Ancien champion Pierre-André Senizergues INTERVIEW fondateur de Sole Technology : Etnies, Es, Emerica…Vendredi 1er octobre 2021  / LEFIGARO.FR  *by Callier Cédric

«A Paris, le skate manque cruellement d’infrastructures»

Champion du monde de skateboard au milieu des années 1980 et fondateur ensuite de la marque Etnies, le Français se confie pour Le Figaro sur le développement de sa discipline dans l’Hexagone en vue de Paris 2024.

Avec le recul, quel bilan faites-vous de la première participation du skateboard
aux Jeux olympiques ?Je pense que cela a été une très bonne expérience pour le skate. Beaucoup de gens se posaient la question de savoir si cette discipline avait sa place aux Jeux, y compris même parmi les skateurs qui se demandaient si l’esprit de compétition olympique ne risquait pas d’aller à l’encontre des valeurs de la discipline où le résultat est finalement secondaire. Finalement, tout s’est bien passé car le format a été intelligemment choisi et représentait vraiment ce qu’est le skate. On a vu des skateurs et skateuses faire le spectacle, tenter les figures les plus difficiles sans se soucier trop du podium. L’inquiétude était forte de voir l’olympisme pervertir, d’une certaine façon, la culture skate… Avant les Jeux, beaucoup de skateurs hésitaient entre y aller ou pas. Ils avaient le cul entre deux chaises mais très vite, l’évidence s’est imposée : si le skate est aux Jeux, alors autant que les meilleurs soient présents pour représenter au mieux la culture skate. Certains craignaient que l’univers olympique bouleverse le skate mais avec le recul, j’ai le sentiment que c’est plutôt le skate qui va changer les Jeux. On s’aperçoit que de plus en plus de sports dits urbains qui vont arriver dans l’univers olympique. Certains sports plus traditionnels vont devoir faire de la place pour des sports urbains plus jeunes et plus démocratiques quelque part.

Il y a eu une polémique après ces jeux de Tokyo sur l’éviction du karaté dans le programme olympique de Paris 2024, au profit du breakdance. Cette opposition vous dérange-t-elle ?

Dans un monde parfait, il faudrait qu’il y ait de la place pour tout le monde. Mais ce n’est pas possible par rapport au format, au coût… C’est dommage que le karaté disparaisse déjà des Jeux car c’est un sport incroyable. Mais des décisions sont prises, davantage en faveur des sports urbains.

En quoi est-ce important pour le skate d’être au programme olympique ?

D’un point de vue purement sportif, je ne vais pas vous mentir, c’est une compétition parmi tant d’autres pour les skateurs, même s’ils ont quand même conscience du prestige de l’épreuve. Les anneaux, l’hymne en cas de victoire, cela résonne fort dans la tête de certains. Maintenant, pour répondre à votre question, le plus important, c’est la vitrine exceptionnelle qu’offrent les Jeux
pour faire découvrir au plus grand nombre ce qu’est le skate. C’est important aussi au niveau du développement des infrastructures, car certaines municipalités désormais vont mieux comprendre l’intérêt de développer pour permettre aux jeunes de faire du skate.
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Le champion que vous étiez aurait-il voulu vivre des Jeux ?
Oui, forcément, cela aurait été extraordinaire. J’aurais bien voulu représenter la France, d’autant qu’à l’époque, les Français étaient inconnus sur la scène du skate. Quand je suis parti aux États-Unis, ils commençaient seulement à découvrir que des jeunes en France pratiquaient le skate. Quand j’ai été champion du monde, cela a fait un choc aux Américains qui avaient tellement l’habitude de s’imposer.

Vous êtes installé depuis de nombreuses années aux États-Unis, mais
suivez-vous avec attention l’évolution du skate en France ? Et comment
la jugez-vous ?

Ce qui est fantastique aujourd’hui, c’est internet et le développement de la vidéo. À mon époque, je devais me filmer en Super 8 et cela coûtait très cher. Ce n’était donc pas facile de voir ce que faisaient les autres sans être sur place. Alors qu’aujourd’hui, vous pouvez tout voir, tout suivre. Je regarde évidemment ce qui se fait en France puisque je passe quasiment deux heures par jour à regarder des vidéos. Même à 58 ans, je suis toujours motivé à découvrir tout ce qui se passe dans le monde. Je regarde comment le skate évolue, et je réfléchis à la manière dont je peux aider ce développement. J’essaie aussi de donner des conseils aux skateurs français par rapport à mon vécu.

On a beaucoup parlé aux Jeux de l’âge des candidats et candidates, parfois
13 ou 14 ans. N’est-ce pas trop jeune pour se confronter à l’olympisme?

C’est vrai qu’ils étaient très jeunes pour certains. Mais en skate, on commence souvent très tôt. Beaucoup commencent à 3 ou 4 ans, et certains sont déjà sponsorisés dès l’âge de 7 ou 8 ans. Cela m’étonne toujours. Moi, j’ai commencé à 14 ans par exemple. C’est incroyable de voir la force de leur motivation si jeune. Après, comme pour tout ce qui concerne les réseaux sociaux, cela peut être inquiétant. Mais dans le skate, il y a beaucoup de bienveillance. Il y a une connexion simple, qui s’appelle la passion. Quand on rate une figure, ce n’est pas grave. Il y a de la camaraderie, du soutien les uns vis-à-vis des autres. Chacun se fixe son propre challenge, il n’y a pas de pression pour être le meilleur.

Existe-t-il une culture du skate propre à la France, ou est-ce simplement
une copie de ce qui se fait aux États-Unis ?

Il y a une culture selon l’endroit où on vit. Par exemple, il y a certains éléments que l’on skate en France qui n’existent pas aux États-Unis. Les marches de Bercy par exemple sont très connues dans le monde du skate, de même que la fontaine de Saint-Germain qui est fabuleuse. Chaque ville a ses propres spécificités. Il y a aussi une culture du skate qui est liée à la musique, au langage. On ne communique pas de la même manière en France et aux États-Unis. Le skate s’imprègne de la culture locale.

Les prochains Jeux à Paris dans trois ans vous semble-t-il être une formidable
opportunité pour accélérer encore cette expansion de la culture skate ici ?

Oui, je pense que le skate a un avenir formidable devant lui. Ce triptyque Tokyo-Paris-Los Angeles – qui est la Mecque du skate – dessine une trajectoire énorme. En France, il faut gagner les Jeux de la culture pour le skate. Il y a environ 20 millions de skateurs dans le monde, dont entre 700.000 et un million en France. C’est un secteur en pleine croissance. Au niveau de l’environnement, le skate est parfait pour se déplacer. Maintenant, à Paris, il y aun gros problème : le manque de skate parks ouverts où les jeunes peuvents’entraîner. C’est incroyable dans une ville si grande. Il y en a un Porte de la Chapelle mais les skateurs doivent le partager avec ceux qui font du BMX et
de la trottinette. De même, il n’y a pas de skate park couvert et ce serait bien, avant les Jeux, qu’il y en ait un. Le seul qui existe est à Chelles, en banlieue parisienne, ce qui n’est pas très pratique. En équipe de France à Tokyo, il n’y avait qu’une skateuse de Paris, ce qui n’est pas surprenant vu ce contexte et cette absence d’infrastructures. J’aimerais bien rencontrer Anne Hidalgo un jour pour évoquer ce sujet… Et si un Français venait à s’imposer à Paris en
2024, ce serait phénoménal. Et je pense que c’est possible car nous avons de très bons représentants.

Ne songez-vous pas à revenir en France du coup ?(Il rit)
Bonne question.
J’habite en Californie, au sud de Los Angeles. Pour moi, il a toujours été essentiel de revenir en France. Avec la crise sanitaire, cela a été plus compliqué depuis un an et demi. Mais d’habitude, je reviens à Paris tous les deux ou trois mois. Donc j’ai toujours l’impression d’être entre les deux. Je ne sais pas si un jour je reviendrais vivre ici, mais mon attache avec la France est toujours extrêmement forte et j’ai quand même le sentiment d’y vivre un peu.
*Article par Callier Cédric

Vinc, Jean- Marc V7, Perre André & Rémy devant Léchoppe – Aout 2021

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